Tapis berbère : quelle est son histoire ?

La tendance décoration d’intérieur est aujourd’hui en constante évolution et le tapis berbère surfe actuellement sur le haut de la vague. Sa douceur et sa touche chaleureuse lui valent un intérêt grandissant, presque incontournable dans la déco aujourd’hui. Il porte une longue tradition d’excellence et de travail artistique.

Tapis de l’Atlas, ancien trésor aujourd’hui célébré

La région de l’Atlas au nord de l’Afrique, a révélé un illustre trésor qui s’arrache partout dans le monde : le tapis berbère. Bien qu’ils puissent avoir des liens avec les tapis d’orient à l’ère du néolithique d’Asie mineure en raison des techniques de nouage et des motifs similaires, ils s’en distinguent par leur région de fabrication.

Leurs motifs colorés réalisés à la main sur des matériaux traditionnels, transmettent une histoire vécue, personnelle ou collective de peuples berbères et sont issues d’une tradition léguée de génération en génération, entre femmes généralement, de mère en fille (elles sont d’ailleurs la cheville ouvrière pour la confection de la plupart des objets domestiques du quotidien, depuis cette époque).

S’ils sont fabriqués depuis plusieurs millénaires, c’est vers le VIIIe siècle qu’ils sont clairement rattachés aux tribus berbères sur de larges territoires au Maroc, en Algérie et en Tunisie. En raison de leur enclavement géographique et culturel, ces peuples ont su conserver les techniques de tissage traditionnel, tant au niveau de la forme, des couleurs et des matériaux.

La qualité : fruit d’une longue et noble chaîne de traditions

Les ouvrières au tissage y dévoilent des émotions et expériences inspirées de la vie quotidienne, les faits marquants comme le mariage, la maternité et évènements de leurs tribus, réalisant ainsi de véritables pièces d’art uniques. Ils étaient traditionnellement destinés à plusieurs usages : décoratifs notamment, dot, domestiques, ou protecteurs contre le froid, et parfois stockés ou revendus.

Ils sont résistants, car fabriqués à la main avec le plus grand soin, et demandent plusieurs semaines de travail en fonction de leur taille et finesse. Leur style et présentation varient selon les tribus multicolores ou unis, minimalistes ou extravagants.

Chaque tapis berbère qui, avec sa part de rêve et de sensation, sublime un intérieur, un hall ou une chambre, est tissé avec la laine particulière de moutons de petite taille et très robustes, et ce, depuis des siècles.

Une diversité enrichissante, un usage moderne et convivial

Du prélèvement de la laine jusqu’au tissage final, la femme berbère est le maillon central de sa réalisation : tonte, traitement de la laine, tissage, nouage et enfin teinte. Le nouage du côté de l’envers, est irrégulier, et une frange permet de le finir.

Avec leur style chic, ils sont colorés avec des teintes d’origine naturelle comme les feuilles de thé, le buisson d’henné, la grenade.

On distingue plusieurs types de ces merveilleux tapis, selon les tribus fabricantes. Le plus populaire, le Béni Ouarain, de couleur claire avec des motifs géométriques sobres contrastés. Son origine remonterait au néolithique, en raison de similitude avec ceux décorant les œuvres de la même époque.

On a aussi les Azilal, plus colorés et aux poils plus courts, les boucheroites (mixage de morceaux de laines de vieux vêtements et objets en tissu surtout chez les familles berbères modestes), les Béni, les boujad.

Les kilims berbères datant de plus de 10 000 ans, auraient des origines turkmènes ou d’Anatolie.

Nombre d’anciens tapis berbères furent retrouvés dans les châteaux et résidences des nobles, à travers l’Europe. Ils sont très prisés des collectionneurs et partout dans le monde (américains, scandinaves, et européens de plus en plus). Ces tapis berbères sont en train de connaître une autre phase remarquable de leur histoire, leur charme et leur originalité.